mardi 26 mai 2015

Pensez-vous vraiment...

 ... que toutes les grenouilles princières qui savent lire se rencontrent seulement dans les contes merveilleux?
Eh bien, détrompez-vous! Il y en a une chez moi qui me fait la lecture depuis l'éclosion du premier bourgeon, au début du printemps.
Chaque matin, elle ouvre un nouveau bouquin pour m'en lire quelques lignes. Je ne sais jamais à quoi m'attendre; des ouvrages de philosophie, des extraits de roman ou de théâtre, de la poésie, des contes et même des fables... en de rares occasions, elle se met même à chanter, mais elle coasse de façon si détestable, que les oiseaux s'enfuient tous en une seule envolée.
Ce matin, dès que ma grenouille m'a aperçu le bout du nez, elle s'est écriée: "Hâtons-nous de succomber à la tentation, avant qu'elle ne s'éloigne".
Cette phrase du philosophe grec Épicure a tout de suite résonné dans ma tête, car j'avais une envie folle de scones garnis de crème de citron... 
 Faisant suite au judicieux conseil de l'ancien sage, j'ai préparé une crème de citron savoureuse en deux temps, trois mouvements. Par contre, comme je n'avais jamais cuisiné de scones, j'ai pris un peu plus de temps à les confectionner...
 Des branches de lilas coupées agrémentent la terrasse, l'idée m'est venue d'en rentrer quelques-unes pour les faire sécher.



 En cette belle journée ensoleillée, j'ai pris ma petite collation dehors pour me gâter un peu. J'ai savouré avec délectation ces délicieux petits cakes anglais recouverts d'une belle épaisseur de crème de citron, pendant que ma drôle de grenouille reprenait sa lecture parmi les lilas, cœurs saignants, muguets, fleurs de pommier et autres beautés printanières.

Au bout d'un moment, je me suis assoupie un instant, gavée par trop de gourmandise et aussi par la lecture un peu longue de la grenouille bavarde.
Quand j'ai ouvert les yeux, il y avait plein d'oiseaux sur les branches autour, qui suivaient, attentifs, chaque mot que prononçait la grenouille éloquente. Je me suis mise à bâiller; la grenouille m'a jeté un coup d’œil réprobateur et elle a refermé son bouquin...
... en ajoutant d'un ton courroucé: "la suite sera pour demain".



mardi 19 mai 2015

Et voilà!... Elles nous l'avaient promis...

les petites jupes roses des fleurs de pommetiers se sont toutes défroissées pour nous offrir leur joli spectacle intitulé:

"La valse de mai"


L'auteur de ce spectacle est un petit bonheur né un printemps, il n'y a pas si longtemps, qui voulait rendre heureux tous les gens des alentours...
 

Selon le petit bonheur,
 quand les gens sont heureux,
ils deviennent très légers et
ils peuvent s'offrir plein de rêves,
même les plus insensés.
Ils peuvent voler avec les oiseaux,
nager comme des poissons dans l'eau
ou
courir dans les prés comme des chevaux...
Partout où le petit bonheur passait, les fleurs toutes radieuses déployaient leur belle jupe pour se mettre à valser sur leur tige...

Les gens du coin écarquillaient les yeux et souriaient à leur tour, émerveillés de voir danser ces petits frous-frous de dentelle aux couleurs si joyeuses.
La plupart d'entre eux prenaient même la peine de s'asseoir, le temps d'une courte pause, pour contempler les petites danseuses agiles qui tourbillonnaient, entraînées par les refrains joyeux des oiseaux dans les arbres.
Dès lors, en cet instant parfait, les gens se sentaient heureux...
 
Le petit bonheur était content, car il aimait semer la joie partout où il passait.
 Même s'il savait que cela n'était qu'un tout petit coup de pouce pour embellir la vie, il savait aussi que là où le petit bonheur sème de la joie, souvent la joie grandit...

Ainsi s'est poursuivie " la valse de mai" pendant quelques jours... puis un matin, les petites jupes ont été assaillies par une grosse pluie battante et froide; elles se mirent à tomber des branches une à une  sous le poids trop lourd de l'eau.
Beaucoup de gens sont rentrés chez eux la tête basse, désolés de ne pas avoir eu le temps de faire germer le bonheur en leur cœur.
Ils  se dirent qu'ils devraient attendre le prochain passage du petit bonheur dans le coin pour être heureux...



  
Quant à moi, juste avant la pluie, j'avais coupé trois petites branches de ces jolies valseuses pour m'en faire un bouquet... 
et même quand je les ai entrées dans la maison, les belles ont continué de danser...
...pendant que, moi, je me mettais à chanter:
♫♪ C’était un petit bonheur
Que j’avais ramassé
Il était tout en pleurs
Sur le bord d’un fossé
Quand il m’a vu passer
Il s’est mis à crier:
"Monsieur, ramassez-moi
Chez vous amenez-moi" ♪♫ ....
Extrait de la chanson " Le Petit Bonheur "
de Felix Leclerc




mardi 12 mai 2015

magnolia...

Y a-t-il plus belle façon de célébrer le printemps que de s'asseoir entre les hautes  branches d'un magnolia géant et en joyeuse compagnie de surcroit!
  Lorsque mon amie m'a annoncé que son magnolia était en fleurs, j'ai couru tout de suite chez elle pour prendre quelques jolis clichés de cette beauté majestueuse.

Un clic par-ci, un clic par-là...
je ne savais plus trop où donner de la tête...

 



Pendant que mes fleurs de pommetiers défripaient leur jupe dans le but de se faire belles pour mon prochain billet, j'ai continué d'exploiter la jolie branche de magnolia que mon amie m'a offerte et que j'ai rapportée chez moi.
Et encore un clic par-ci, un clic par-là...


Exténuée par mes exigences et par mon manque de bonté, la pauvre fleur s'est fanée, jusqu'à en perdre ses pétales l'une après l'autre...